à force de nervures
j'écrirai la feuille...
© Hélène PHUNG 17 Septembre 2015
Ce soir ne s’écoule pas
Une rivière attardée
Me sépare de mon enfance
En ce lieu
Où chantent les pierres
J’ai laissé la trace
Des souvenirs
Noyer l’eau de mon corps
Tant de mémoire minérale
Dans le dur de l’os
Et la fièvre têtue des remous
A mains nues j’avais attrapé
La longue fièvre
D’exister
Dont on ne revient jamais.
© H PHUNG 10 nov 2014
Ce jour nous a oubliés
j'emporte mon amour de toi
ma fièvre d'oiseau...
loin en amont
dans un non lieu
un rêve d’espace
où nous parlerons le silence.
© Hélène PHUNG « L’inaudible » 3 octobre 2014
Il faudrait pouvoir écrire
dans l’innocence de l’arbre
juste avant sa profonde mue...
en feuilles
en chapitres de vie
dessiner à même l’écorce
comme le font les amoureux
lorsqu’ils gravent leurs initiales
en lettres de chair
sur le tronc indemne
seul témoin de leurs
silencieuses éclosions
tandis que s’écoule
malgré le temps
toute la sève des automnes
à venir.
© Hélène PHUNG " L'inaudible" 5 Octobre 2014
Quelque chose de moi
S’est envolé
Qui n’est ni souffle
Ni oiseau...
Je l’ai regardé
Défaire l’horizon
Le lointain soudain
Est devenu ma souche
J’y ai collé mes empreintes
Blotti mon corps
Là bas je t’attends
Combien de voyages
De toi à moi
Combien de voyageurs
Encore en nous ?
© Hélène PHUNG « L’inaudible » 10 Octobre 2014
Le ciel s’est envolé
Plus haut que le désir
Qui parcourt ma chair
Rivière souterraine
Me pencher sur le silence des os
Embarqués dans le rêve minéral
De ta propre mémoire
Comment avons nous pu
Méler nos songes cardinaux
Les boussoles de la vie
Tu n’es que mon chemin parcouru
Je ne suis
Que la trace effacée
De tes doigts
Qui oublièrent de se poser sur moi
Juste à cet instant là.
© Hélène PHUNG « L’inaudible » 12 Octobre 2014
Extrait de "L 'INAUDIBLE" 13 Octobre 2014
Entre le monde et moi
Juste l’épaisseur d’une chair
Le tremblement d’un rêve
Je suis retournée sur mes pas
Un millier de fois
Guettant
l’odeur de ton absence
Mais ce n’était pas toi
Ni moi d’ailleurs
Nous avions brûlé l’attente
Endormi tous les sommeils
Déserté le souffle des mots
Je restais
Au
bout de la ligne
Eperdue d’attente
Seule
J’ai su trouver dans l’épuisement de l’encre
La force du silence
© Hélène PHUNG « L’Inaudible »
L'automne est tombé
juste à mes pieds
pareil à un fruit mûr...
emmenant avec lui les heures
les feuilles jaunies
d'écriture les limaces
passent par la porte entrebâillée
les carnets ont vieilli
ce soir nous mangerons
de la soupe au renard
j'ouvrirai le parapluie
à carreaux
nous jouerons à la marelle jusqu'au ciel
et nous y entrerons
si Dieu existe
© Hélène PHUNG " L'inaudible"
Ce jour nous a oubliés
j'emporte mon amour de toi
ma fièvre d'oiseau...
loin en amont
dans un non lieu
un rêve d’espace
où nous parlerons le silence.
© Hélène PHUNG « L’inaudible »
Cette nuit, j'ai volé, poussée par le vent, c'était fou, mais je ne savais plus si les mouvements venaient de mon corps ou de cette brise merveilleuse, et puis je me suis rendu compte que j'étais
le vent. Que tout ce mouvement c'était moi, j'étais la force et l'élément qui portaient mon corps. J'étais le vent, et l'aile dans le vent! Hélène PHUNG
La vie s’est arrêtée
Juste devant mon corps
Plus rien n’a soufflé
J’ai suspendu mon pas
Tendu ce rien...
Pour qu’on le prenne
L’absence du vent
L’absence de robe
Moi nue
Que reste -t-il
Que je finisse de l’écrire
En bout de ligne
En posant un
Point
© Hélène PHUNG « L’inaudible » 04 Novembre 2014
Comme l’aube chante tôt ces temps ci ! Un vacarme d’oiseaux tire la lumière ; je dors la porte fenêtre toujours ouverte, sans le moindre rideau , dès quatre heures du matin une brèche s’ouvre alors dans mon sommeil et je me retrouve vive sous les draps. Une folie toujours m’emporte, il me faut aller voir, comme lorsque j’étais enfant à la fenêtre.
Je sors, souvent pieds nus, me faufiler dans ce qu’il reste encore d’étoiles et de lune, d’accouplements de grenouilles au fond du puits. Je sais qu’il faut faire vite, que tout bascule d’un coup à la lisière d’un pré sur le rebord même des herbes qui subitement s’éclairent, recrachant la noirceur d’encre qui les portaient pour éclore à la verdeur subtile des naissances.
Il y aurait quelque chose à retenir qui pourtant s’épuise, partout, à la surface de l’eau, sur le chemin des nervures, dans le souffle des êtres respirant. Tout s’extirpe, s’échappe à soi même, retourne au vertige sans fin des premiers sursauts de lumière.
J’absorbe ce long voyage fibreux, ce temps indéfini qui lentement m’écoule…
avant de revenir enfin au silence lumineux des draps.
© Hélène PHUNG « L’inaudible » 13 juin 2015
Un jour pousse l'autre
nous n'avons pas besoin d'éclore
doucement nous allons
vers d'invisibles voyages
je suis le grain de ta peau...
dans le frisson du jour
la courbe des nuits
posée sur ta hanche
pareille à l'oiseau immobile
guettant le dernier coin d'ombre
où chanter sa faim
tu es la main qui se referme
sur le silence de ma chair
entre nous rien ne dure
pas même l'instant
ce qui nous relie
ressemble tellement
à l'absence.
© Hélène Phung " L'inaudible" 2 octobre 2015
Bonjour, voici l' Extrait de "L' INAUDIBLE", aujourd'hui 12 Octobre 2014.
Le ciel s’est envolé Plus haut que le désir Qui parcourt ma chair Rivière souterraine Me pencher sur le silence des os... Embarqués dans le rêve minéral De ta propre mémoire Comment avons nous pu Mêler nos songes cardinaux Les boussoles de la vie Tu n’es que mon chemin parcouru Je ne suis Que la trace effacée De tes doigts Qui oublièrent de se poser sur moi Juste à cet instant là. © Hélène PHUNG « L’inaudible » Poésie au jour le jour... |
Ce jour nous a oubliés
j'emporte mon amour de toi
ma fièvre d'oiseau
loin en amont
dans un non lieu...
un rêve d’espace
où nous parlerons le silence.
© Hélène PHUNG « L’inaudible »
La vie s’est arrêtée
Juste devant mon corps Plus rien n’a soufflé J’ai suspendu mon pas Tendu ce rien Pour qu’on le prenne L’absence du vent... L’absence de robe Moi nue Que reste -t-il Que je finisse de l’écrire En posant un Point © Hélène PHUNG « L’inaudible » 04 Novembre 2014 Afficher la suite |
Un grain de sable
poussé par le vent du désert
allume mon chemin
je sais les innombrables voyages
de ta peau à la mienne...
dans la géographie égarée de nos corps
les longs rêves migratoires
d'une rive à l'autre
de nos désirs
au bord de ton absence
je n'ai pas pris une seule ride
au bord de tes lèvres
je perdure
moi la chanson cellulaire
la danse rythmée de nos veines
ruisselant l'une dans l'autre
pour rejoindre enfin
la source
© Hélène PHUNG " L'inaudible" 07 décembre 2015
Nuit terrestre terriblement
Ayant mordu au souffle des étoiles
Nous ruminons
Le silence par où entra la chair
Un peu de ciel reste...
Sous nos ailes
Si peu de vertige
Dans la féerie de nos corps
Entrelacés
Nous sommes la vie
moins une absence
Hélène Phung, 4 décembre 2015....
Nous ne pousserons pas le vent
nous bougerons les grains de sable
un à un
juste le temps d'atteindre
l'immobilité parfaite
Je resterai au seuil du silence
en ce lieu profond
de la vie
où la beauté s'étale
comme un long désert
vertige suspendu
au bord
de l'attente
Là nous nous reconnaitrons
juste assez
pour esquisser un pas de danse
et l'ombre
de notre force déployée
frôlera la lumière
à peine éclose
© Hélène PHUNG " L'inaudible" 08 Novembre 2015
Je ne t'ai pas apporté de fleurs
car je crois
que d'où tu regardes
les plantes de la terre
ne dansent d'aucune couleur...
que d'où tu trembles
tous les pistils entremêlés
ne t'apportent qu'une senteur
oubliée
Je sais juste
la graine profonde
qui en toi fut plantée
un jour d'amour terrestre
et qui ne saurait cesser de grandir
au point qu'aujourd'hui encore
quelque chose vibre de toi
à l'entour de toute fleur
monte au ciel
comme un parfum
et cela n'a pas de nom
pas même le tien
car le monde s'étant absout de toi
tout ce qu'il me rend aujourd'hui
te respire
© HPhung 2 Novembre 2015 " L'inaudible"
Le sol chante sous mes pîeds
les routes s'ouvrent
comme des fleurs
en partance
un instant je m'arrête...
à l'ombre de mon voyage
mon âme
s'en est allée
il suffit de l'attendre
chaque seconde respirée
ouvre la suivante
en une infinité d'espaces
lents aller retour
de soi à rien
puis je m'en retourne
me rassemble en ce lieu
où tout converge
peau viscères mémoire
désir
je suis ce noeud à l'arrêt
au carrefour des galaxies
subtil coeur des silences
où quelque chose s'ébranle
et se remet en marche
il me revient alors
que je suis cela
ce lent et merveilleux
déclic
10 fevrier 2016
On dit que le temps et la distance n'existent pas, et qu'il n'y a rien à en dire.
Encore moins à écrire.
Que nous venons de plus loin que notre mémoire.
Moi qui perds un peu plus chaque jour celle de la vie présente, pour me ressourcer dans l'autre, celle des profondeurs, je sais que je sais et que j'oublie depuis toujours.
Depuis jamais. ...
Voici le lieu que je voudrais atteindre: si intime qu'il ouvre sur l'infini, si infini qu'il me réconcilie avec l'intime.
Comme la folie est grande dans la bouche du sage!
Or, dans ce lieu où je vais il n'est ni sagesse ni folie, ni bouche pour le chanter ni oreille pour l'entendre.
Juste le silence:
tous les bruits méles de tous les temps confondus revenant à la source, inépuisablement...
Hélène PHUNG " L'inaudible" 11 Mars 2016
elle a glissé vers le silence
oh comme le temps dégrafe la peau
soulève doucement les écailles
ceux que l'on a aimés
deviennent des anges...
des épures
dont on se souvient
avoir bu
la dernière eau
© Hélène PHUNG 8 Mars 2016
D'un corps à l'autre
Nous sommes lèvres collées
Au même silence
De la chair
Parfois juste un court vertige...
Comme une déchirure
A la pointe d'un sein
Mais ce n'est que rose
Brève saillie
A l'angle d'aimer
Où cueillir le parfum de l'autre
Qui déjà s'évapore
Puis rien ne reste
Qu'une merveilleuse incertitude. "L'inaudible" 3 Mars 2016
Ecrire pour écrire, une fois tous les quatre ans, un 29 février. Ecrire pour ne rien dire, juste pour s'exercer à respirer. Me voilà devant le clavier, en robe de chambre.
Je me suis levée à 7 heures pour voir mon fils partir, j'ai déjeuné avec lui et je suis retournée dans mon lit, histoire d' attendre au chaud.
Le temps s'est écoulé. Celui, inutile, de la vie, celui miraculeux de toute existence. Consciente du prodige, me voici donc echevelée et toute endolorie par une nu...it agitée, à me débattre avec des fantômes familiers, devant mon clavier comme devant une bonbonne à oxygène.
" Cette après-midi j'écris" me dit Marie- Hélène, mais rien ne vient, je suis dans les brouillons."
De temps en temps de sa vie lisse elle tire une esquisse, puis ayant bataillé poste la chose froissée sur internet. La plupart font ainsi et je les envie.
Moi dont la vie est un continuel brouillon dont je ne délisse que quelques minutes par jour, posant un caillou blanc sur une page blanche.
Comme dans l'espoir de ramasser bientôt un à un les galets afin de retrouver je ne sais quel chemin qui me mènerait je ne sais où.
Ou plutôt je ne le sais que trop bien: pile poil au milieu du coeur, là où se situe le monde que je n'ai pas encore trouvé.
Souffle, respiration, vide.
Toutes étoiles parfaitement alignées et ma conjoncture de vie au degré zéro, pointée sur l'infinitude...
" Le singe de l'encre" © Hélène PHUNG 29 Février 2016
(Une série de textes biographiques sur l'écriture, le rapport de ma vie à l'écriture, mille excuses si je parle encore de moi, mais c'est, au milieu du vaste brouillon de ma vie, le
personnage que je connais encore le mieux...)
Marcher dans la roselière
où le temps s'embourbe
flirter avec le vent
oh comme je reviens de loin!
les cris d'oiseaux au ciel...
ne troublent même pas l'iris
de mes yeux
le poisson- lune nage
entre mes sourcils
des pétales goutte à goutte
pleurent
une eau plus humide
que mes larmes
le mouchoir froissé dans la poche
pure cellulose
dont le flux migratoire
retourne aux racines
aux écorces aux lentes stratégies
venteuses
pour faire tomber le gland
de la branche
la branche de l'arbre
l'arbre du socle de la terre
la terre de sa folie rotative
oh comme je voudrais m'arrêter
m'asseoir au bord d'un étang
juste pour en écouler
la soif...
© L'inaudible Hélène PHUNG 28 février 2016 - 11h 42- Nattages
Sur terre, c'est le printemps.La neige n'a jamais été aussi blanche ni l'herbe aussi verte; je ne sais quelle saison n'a plus cours chez toi mais ici ça se bouscule à fleur de vent.
Les poissons koïs remontent à la surface du bassin le ventre gonflé d'eau hivernale à moins que ce ne soit de graines ou d' alevins. Ma tête bourdonne de mots utiles tandis que d'autres ayant
pourtant la beauté d'un grand trouble se noient à la surface du temps. Je cherche mais au bout d'un momen...t j'oublie même
cela: le motif profond de ma quête , avec qui je discute dans le vent.
Ne reste qu'un éclat de bourgeon juste à la fine pointe d'une branche au dessus de l'eau. Le verbe croître tout entier contenu dans l'énergie d'une seule poussée diffuse, latente, éternelle. De
ce mouvement qui nous pousse violemment vers ce qui depuis toujours commence.
@Hélène Phung Lapeyrouse Mornay 20 Février 2016
Je serai la forêt
sous le bois de ton arbre
où chante un coeur d'oiseau
la fibre d'écorce
sous la râpe de ta langue...
oh si vif si rouge
sous ma dent
le ventricule gauche
captif dans sa cage de chair
j'ouvrirai
ton corps avec la précision
d'une louve
scalpel des mots
vide- mémoire
rien ne restera de nos amours
terrestres
que le soufle d'une rose
et tu vivras
cette dernière chair
comme le seul parfum
audible.
© Hélène Phung 19 janvier 2016 " L'inaudible'
Namaste moins un. J'enlève, j'épure. Moins de poids dans les bagages, moins de mots dans la tête, de maux alentour. Se laver l'intérieur à grandes eaux, l'extérieur à force de prières, le
mantra des païens ou comment se purifier avant de partir.
L' Inde ne m'attend pas, je serai juste une fourmi de plus dans New Dehli, une passante sur les bords du Gange.Delhi Vârânasî Jaipur. Trains de nuit et vols intérieurs. Au pied de la lettre
ce serait: envolées intérieures comme je l...e fais sous mon crâne en dormant et parfois même les yeux ouverts dans de
micro secondes de transe. Etat para normal, vivre de l'autre côté.
Les yogis et les sages, les fous de Dieu et ceux qui ont tellement abandonné le terrestre qu'ils se consument sans brûler, marchent sur les braises et les clous sans qu'aucune matière ne les
traverse.
Vol à l'intérieur de mon corps, destination oubliée. Nul atterrissage, jamais.
Katmandu,Patan, Chitwan et Nagarkhot, je voudrais les voir d'en haut.
Eternellement.
18 janvier 2016 " Carnet sans voyage" © Hélène PHUNG
Le vent se tait
J'écoute entre deux silences
La respiration du monde
Des chemins souterrains ...
Tendent ma peau
Sous mes doigts de chamane
S'ouvrira une route nouvelle
Jusqu'à tes oreilles
Ce qui chantera ne sera
Ni pluie ni sommeil
Juste un lent voyage
Dont je te transmettrai
D'organe à organe
L 'affolante musique
Hélène Phung L 'inaudible 24 avril 2016
Ce jour a mangé le soleil
Nuages nuages
Mon coeur est nuages
Des pétales de cerisier
Tombent de mes yeux...
Sous mon écorce
Je suis arbre voyageur
Demain les racines
Atteindront ton souffle
Ta chair tes mots
Demain nous ne serons plus
Qu'un brouillard de plus
Dans cette vie en moins
© Hélène Phung L'inaudible 23 avril 2016
nus
dans le silence des mots avec pour seule nuit intime l'autre les froissements de ses ailes envolées sous l'artère aiguë... du plaisir dans la béance de toutes nos voies lactées rien ne me reste que la pointe d'une étoile douloureuse incise au beau mitan de la chair où vogue l'onde sourde de la vie en cet instant là qui enfin nous oublie Hélène PHUNG 12 Mars 2016 |
Marcher dans la roselière
où le temps s'embourbe flirter avec le vent oh comme je reviens de loin! les cris d'oiseaux au ciel ne troublent même pas l'iris de mes yeux... le poisson- lune nage entre mes sourcils des pétales goutte à goutte pleurent une eau plus humide que mes larmes le mouchoir froissé dans la poche pure cellulose dont le flux migratoire retourne aux racines aux écorces aux lentes stratégies venteuses pour faire tomber le gland de la branche la branche de l'arbre l'arbre du socle de la terre la terre de sa folie rotative oh comme je voudrais m'arrêter m'asseoir au bord d'un étang juste pour en écouler la soif... © L'inaudible Hélène PHUNG 28 février 2016 - 11h 42- Nattages |
Je serai la forêt
sous le bois de ton arbre où chante un coeur d'oiseau la fibre d'écorce sous la râpe de ta langue oh si vif si rouge sous ma dent... le ventricule gauche captif dans sa cage de chair j'ouvrirai ton corps avec la précision d'une louve scalpel des mots vide- mémoire rien ne restera de nos amours terrestres que le soufle d'une rose et tu vivras cette dernière chair comme le seul parfum audible.
19 janvier 2016
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Nuit terrestre terriblement
Ayant mordu au souffle des étoiles Nous ruminons Le silence par où entra la chair Un peu de ciel reste Sous nos ailes Si peu de vertige... Dans la féerie de nos corps Entrelacés Nous sommes la vie moins une absence Hélène Phung, 4 décembre 2015.... |
La vie s’est arrêtée
Juste devant mon corps
Plus rien n’a soufflé
J’ai suspendu mon pas
Tendu ce rien
Pour qu’on le prenne
L’absence du vent
L’absence de robe
Moi nue
Que reste -t-il
Que je finisse de l’écrire
En posant un
Point
© Hélène PHUNG « L’inaudible » 04 Novembre 2014
Le temps n’existe pas
Entre nous rien ne circule
Que la fièvre de l’autre
Il y a tant de moi
Au bout de cette attente ...
Qu’à la fin des fins
Je ne puis que te saisir
Défenestrer tes songes
Cette cruauté là c’est moi
Ce mouvement irréversible
Qui te pousse et te retient
T’oblige à me crucifier
Au soleil de ma chair
Pour qu’enfin
De moi longuement
Je m’absente
© L' INAUDIBLE Hélène PHUNG 20 Novembre 2014
écrire sur le qui-vive
juste avant de prendre le train
j'ai toujours peur
de me tromper
de voyageuse...
il se pourrait que je reste sur le quai
qu'une autre parte
emportant mes bagages
mon parfum et mes souvenirs
alors je reviendrais
à la maison
et te dirais vois tu je reste
pour toujours je serai
ton immobile ton inodore
et tu me chercherais en vain
car je serais si loin de moi
déjà
© Hélène PHUNG "L'inaudible
Les routes me sillonnent encore
Les ornières oubliées
Combien de croisées de sentiers
Non parcourus
Pour seul compagnon de marche...
Un air sauvage dans la tête
Quelque chose qui siffle
Au dedans de moi
Le serpent des origines celui la même
Qui fertilise mon regard
Se faufile sous ma tempe pond
Ses œufs de vision
De carnage lent
Au plus près de ma boussole intérieure
Une lente chanson qui dissout
Mes veines ouvre mon cœur
Où reste tapie
L' immuable éternité
A quoi bon parcourir la terre
De nos corps?
© Hélène PHUNG « L’inaudible »
L'automne est tombé
juste à mes pieds
pareil à un fruit mûr
emmenant avec lui les heures
les feuilles jaunies ...
d'écriture les limaces
passent par la porte entrebâillée
les carnets ont vieilli
ce soir nous mangerons
de la soupe au renard
j'ouvrirai le parapluie
à carreaux
nous jouerons à la marelle jusqu'au ciel
et nous y entrerons
si Dieu existe
© Hélène PHUNG " L'inaudible"
Le ciel s’est envolé
Plus haut que le désir
Qui parcourt ma chair
Rivière souterraine
Me pencher sur le silence des os...
Embarqués dans le rêve minéral
De ta propre mémoire
Comment avons nous pu
Mêler nos songes cardinaux
Les boussoles de la vie
Tu n’es que mon chemin parcouru
Je ne suis
Que la trace effacée
De tes doigts
Qui oublièrent de se poser sur moi
Juste à cet instant là.
© Hélène PHUNG « L’inaudible » Poésie au jour le
Quelque chose de moi
S’est envolé
Qui n’est ni souffle
Ni oiseau
Je l’ai regardé
Défaire l’horizon...
Le lointain soudain
Est devenu ma souche
J’y ai collé mes empreintes
Blotti mon corps
Là bas je t’attends
Combien de voyages
De toi à moi
Combien de voyageurs
Encore en nous ?
© Hélène PHUNG « L’inaudible »